Benchmark.
Les voitures électriques sont en manque. En manque de quoi me diriez-vous ? En manque d’une icône, d’une voiture qui serait capable de représenter cette fracture technologie et de convertir le plus réticent à l’électrique. Chez Volkswagen, on pense être le constructeur le mieux placé pour réussir cet exercice. Le constructeur allemand met avant que l’ID.3, la prétendante au rang d’icône, est la troisième révolution de la marque de Wolfsburg ; Après le Coccinelle et la Golf, c’est dire s’ils sont confiants.
L’ID.3 est-elle le nouveau benchmark (référence) du monde automobile électrique et de demain ? Enquêtons.
Nouveau courant
Il était indispensable que cette voiture ait un design unique et reconnaissable d’entre tous. C’est le cas de l’ID.3. Elle est certes moins novatrice que la Coccinelle de l’époque ou moins attrayante que la Golf, mais son design lui réussit bien. Ainsi l’ID.3 mesure 4,26 m en longueur, 1,80 m en largeur, 1,56 en hauteur avec un tempérament bien spécifique. Un dessin en deux volumes, façon mini-space (petit monospace) avec un avant très court rendu possible grâce à l’absence de moteur thermique. La couleur Turquoise Maui se marie bien avec le noir présent devant le pare-brise et sur le toit. L’ID.3 est aussi jonché de petits hexagones, ils sont sur le bouclier avant, dans les feux , sur le montant C et donnent une signature bien distinctive à cette nouvelle citadine électrique. Un travail profond a été fait sur la signature lumineuse avec des feux diurnes qui se joignent au logo Volkswagen.
L’arrière accueille un coffre de 385 litres et se différencie par une présence importante du bi-ton noir et turquoise. Cela contribue, avec la lunette arrière très fine, a visuellement rabaisser cette ID.3 afin de la faire sortir de son segment mini-space, passé de mode il y a presque une décennie. On retrouve néanmoins la nouvelle nomenclature du logo Volkswagen, plus épurée et dénuée de chrome. L’ID.3 joue aussi la carte de la sportivité, de l’efficience de cas là, avec un aileron aidant à l’écoulement de l’air au-dessus du véhicule évitant les turbulences au niveau de la poupe. Ceci est aussi joué par les jantes pleines qui cachent leur austérité par une partie polie au tracé dynamique.
En définitive le design de cette nouvelle ID.3 n’a rien d’extraordinaire, il inaugure pourtant un nouveau dessin pour les productions Volkswagen et une nouvelle identité pour le futur de cette marque.
Vrai manque de qualité ?
L’intérieur fut (et est encore) décrié, par beaucoup de journalistes, pour son manque de qualité. Et sur ce point je suis, dans une première mesure, obligé de me ranger de leur côté. Pour autant quelques précisions sont à faire car cet intérieur regorge de bonnes surprises.
En premier lieu, l’espace à bord est impressionant. Volkswagen a usé et abusé de l’absence de moteur à combustion sur le train avant afin d’étirer l’habitacle à son maximum. Ainsi, les passagers avant sont choyés par un espace profond pour les jambes ce qui impact positivement les passagers de la rangée arrière ainsi que le coffre culminant à 385 litres.
Certes les matériaux sont de moins bonnes qualités que sur une Golf, par exemple, on retrouve beaucoup de plastique dur à gros grain notamment sur les parties inférieures. Il est à noter que, les parties visibles, au premier coup d’œil, sont de bonne facture comme le volant ou les plastiques moussés sur le tableau de bord. De surcroît, quelques maladresses sont à relever au niveau de l’ergonomie contrastant avec un nouveau système multimédia assez rapide et intuitif. Les sièges en tissu sont assez confortables malgré un revêtement qui semble assez fragile et une association des couleurs assez douteuse.
Dans l’habitacle de l’ID.3 le meilleur peut côtoyer le pire de Volkswagen, pour autant les progrès vont dans le sens de la démocratisation, consubstantiel à l’idée de créer une icône.
Efficience
A la conduite on sent; dés les premiers tours de roues, le penchant de l’ID.3 pour l’évolution en ville. La rayon de braquage est très court et la direction très souple est un régal à utiliser en utiliser en milieu urbain. Notre modèle d’essai est une 1st Edition et donc très complet en termes d’équipement. On retrouve une batterie de 58 kWh développant 204 chevaux permettant une utilisation extra-urbaine agréable. Lors des relances aux alentours de 30 km/h pour s’intégrer dans le trafic, l’ID.3 est surprenante. Le cycle WLTP annonce une autonomie de 424 kilomètres théorique, en pratique et en ville l’autonomie se situe autour des 380 kilomètres (en adoptant une conduite très très souple) et environ 300 kilomètres sur voie rapide.
Mais l’ID.3 propose une efficience rare pour un véhicule électrique. Avec la conduite adaptée on se rend compte que la proposition de Volkswagen comble les attentes que nous aurions avant d’acheter une voiture électrique. Etonnament, même à vive allure la direction reste assez précise et les liaisons au sol ne souffrent (pratiquement) pas du profil très étroit des pneus.
L’ID.3 est donc une excellente voiture à utiliser au quotidien et même envisageable pour des trajets régionaux réguliers. Pour autant, l’ID.3 ne fait pas taire les préjugés concernant les tarifs élitistes des véhicules électriques. Notre modèle d’essai culmine à 49 990€ ce qui nous semble élevé en comparaison avec les prestations offertes par le mini-space allemand. A ce prix il faudra (tout de même) soustraire les 7 000€ d’aide de l’Etat, ce qui apaisera la plaie. Notez que dans sa version d’entrée de gamme avec une batterie de 45 kWh, 145 ch et 350 km d’autonomie, l’ID.3 commence à 34 000€ (sans le bonus écologique) ce qui nous semble plus raisonnable.
Note, mention et conclusion
Note : 67/100
Extérieur – 15/20
Intérieur – 12/20
Moteur – 13/20
Dynamisme & Sensations – 12/20
Confort & Praticité – 15/20
Alors, l’ID.3 est-elle cette icône manquante des véhicules de demain ? A bien des égards, la réponse est “oui”. Oui, car elle concentre l’essentiel afin de faire de la voiture électrique un objet capable d’être adopter par tout le monde. Il ne reste plus qu’à faire baisser le prix.
Un grand merci à Volkswagen France, en particulier à Floriane et Adrien.