Il y a quelques jours, à Londres, se tenait la vente de RM Sotheby’s. Si chaque vente de RM Sotheby’s sont spéciales, celle-ci le fut plus particulièrement par la présence de la collection “Gran Turismo” regroupant 18 voitures venant d’un seul collectionneur.
La première partie de la collection concerne deux voitures du fameux Groupe B, une Audi S1 Quattro Evo 2 et une Lancia Delta S4. L’Audi est sûrement la voiture de groupe B la plus connue au monde mais peu savent qu’elle ne fut pas une voiture très victorieuse, avec 1 seule victoire au rallye de San Remo en 1994 avec Walter Rohrl au volant. Pour autant, c’est une autre histoire pour la Delta S4, une voiture bien différente de la Lancia Delta de base, avec un moteur en centrale arrière embarquant un turbo, jusqu’ici rien d’anormal) mais aussi un compresseur ! On y retrouve aussi une Lancia 037 qui sera concurrente directe des Audi Quattro, bien que propulsion, elle gagnera le championnat du monde des Rallyes.
Je ne peux pas passer à côté de la rangée sur la droite. En premier lieu, une Jaguar Sport XJR 15, qui peut porter à confusion car il ne s’agit pas d’une Jaguar mais d’une TWR. Avec son V12, la voiture de route est basée sur la XJR-9, voiture victorieuse au Mans. De cette voiture de route a découlé une version de course qui fut, selon les pilotes contemporains, un enfer. A côté une paire de Bugatti EB110, une version GT et SS. L’EB 110 est une histoire à elle seule, Romano Artioli, qui avait racheté Bugatti fin des années 80 avait regroupé peut-être les meilleurs ingénieurs du monde. Nicola Matterzzi, ingénieur de 288 GTO, F40 et ancien directeur course, Luis Binocchi essayeur chez Lamborghini… Elle représentait tout ce que Ferrari voulait faire à l’époque dans une voiture de route : V12 – 5 valves par cylindres – 4 turbos – 4 roues motrices. Malheureusement, seulement une centaine de voitures seront produites.
Mais maintenant, place au plat de résistance, les Ferrari. On retrouve déjà le quintuor 288 GTO, F40, F50, Enzo, LaFerrari. A elles seules elles représentent 5 périodes charnières dans l’histoire de Ferrari. La plus spéciale restant toujours la F50, avec son V12 atmosphérique (dérive de la Formule 1 conduite par Alain Prost à l’époque) servant d’élément structurel, c’est-à-dire que les suspensions sont attachés à la boite de vitesse, elle même boulonnée au moteur qui est lui même boulonnée à la coque en carbone. Après la cloison derrière les sièges, il n’y a plus aucun châssis, le moteur est le châssis. J’aimerais tellement en parler plus, car elles ont toutes leurs idiosyncrasies, mais je me dois de faire un article séparé tant ces voitures sont spéciales. Je vous propose aussi une galerie de l’évolution de l’intérieur de chacune pour voir leur évolution au cours des années. De surcroit, elles ont toutes des kilométrage impressionants, 71 000 pour la Enzo, 48 000 pour la F40, 38 000 pour la LaFerrari, 20 000 pour la F50 et 288 GTO.
Mais évidemment, il n’y avait pas seulement ces 5 Ferraris mais aussi une 599 SA Aperta, 80 exemplaires au monde, une Testarossa Spider, venant du Sultan du Brunei, une 550 Barchetta et 575 SuperAmerica !
On notera aussi, au sein de la collection Gran Turismo la présence de deux Lamborghini, une Countach avec une fabuleuse configuration “Loup de Wall Street” ainsi qu’une Miura, considérée comme la première supercar avec son V12 placé en transversal arrière.
Mais cette vente ne vit pas seulement au travers de la COllection Gran Turismo mais aussi par ces autres lots comme comme cette Porsche 2.7 RS ou Mercedes-Benz 300 S Cabriolet. Quelques françaises étaient aussi de la partie avec une 205 Turbo 16, une Delahaye 175 S Convertible et une Talbot Lago T26 !
Evidemment, il n’est pas possible en ces quelques lignes de couvrir l’intégralité de cette vente, mais si vous souhaitez en savoir plus il vous suffit de cliquer sur le lien suivant afin de voir l’envergure de cette vente !