La Mégane R.S. est un monument et sous sa forme “Mégane IV”, la compacte française se révèle plus mature que jamais, avec une association moteur-boite-châssis d’un équilibre rarement atteint. Sous sa robe jaune Sirius, la Mégane impressionne par ses prestations. Malheureusement, Renault devra, tôt ou tard, se détacher de sa tant aimée. Alors…
Profitons-en pendant qu’il est encore temps.
Design extérieur : Chic et sportif
En termes de design la Megane RS est fondamentalement différente de la Megane dans sa forme conventionnelle. Des passages de roues élargies, un échappement central chromé, des feux diurnes à l’avant reprenant le dessin d’un drapeau à damier, l’extérieur signe un sans-faute. L’exubérance de sportivité est renforcée avec cette magnifique couleur baptisée Jaune Sirius, présente depuis 2004 chez Renault sous le code J37, elle représente avec sa nacre unique la signature des modèles sportifs du constructeur français. On appréciera aussi des feux 100 % LED à l’avant, souligné par une élégante et sportive signature lumineuse. Après des années à avoir travaillé sur les feux avant les constructeurs mettent aujourd’hui beaucoup d’entrain à proposer des signatures lumineuses singulières aussi sur la poupe de leur produit. Renault fut l’un des premiers, avec la Mégane, a oser une si grosse prise de risque. Prise de risque récompensée, désormais la signature lumineuse de la Mégane est ancrée dans l’univers collectif.
On notera aussi des sorties d’air du plus bel effet sur les parties extérieures des passages de roues permettant une évacuation de l’air dans l’arche de la roue rendant la Mégane RS plus stable à haute vitesse.
La châssis est irréprochable, lors d’une courbe rapide la Mégane se bloque, vire à plat, ne bouge pas, donnant une réelle impression d’être sur des rails, la seule chose qui bouge, c’est vous dans l’habitacle.
Intérieur : Simplicité sur fond de sportivité
L’intérieur de la Megane RS paraît au premier abord très académique et classique mais est très vite trahie par ses magnifiques sièges baquets Recaro (en option), vêtus d’alcantara noir et de surpiqûres rouges. Ils se révèlent confortables et offrent un très bon maintien. L’intérieur est bien fini, on y trouve vite ses marques. XIe siècle oblige, la Megane RS aborde des compteurs digitaux, d’une bonne résolution et évolutif en fonction des modes de conduite. L’affichage permute dans un format inédit lors de l’activation du mode “RACE”, une instrumentation unique qui n’est pas s’en rappeler les voitures de courses. Au centre trône cet écran tactile placé à la verticale (pas la meilleure orientation pour Apple CarPlay et Android Auto). Ce choix de mettre l’écran à la verticale est fondamentalement bon, en effet, absolument toutes les tâches que vous effectuerez dans une voiture sont plus adaptées à être faites sur un écran vertical qu’horizontale. Ceci étant dit, Renault tire le meilleur de cet écran grâce au R-Link 2, un système intuitif regroupant les bonnes fonctionnalités au bon endroit. Le menu Multi-Sense, vous permettra de choisir les différents modes de conduite ainsi que de configurer ces derniers.
Nous félicitons Renault qui s’est attaché à troquer l’image de la Mégane standard pour celle de la Megane RS dans les menus. Une attention que très peu (les marques germaniques étant les dernières) prennent le temps de faire, pourtant cela renforce l’expérience utilisateur. On appréciera un volant regroupant cuir perforé et alcantara. Quelques détails chagrinent l’expérience, comme le sélecteur de la boîte de vitesses trop mou, ou quelques boutons au toucher, parfois, pas des plus qualitatifs. Mais cela est compréhensible, ces pièces sont extrêmement coûteuses a usiner, à désigner, et cela n’est pas économiquement rentable pour une courte série comme celle de la Megane R.S..
Le châssis se révèle infaillible dans toutes les conditions, c’est un réel bonheur.
Moteur, châssis et propulsion : Le point d’orgue
Le moteur 4 cylindres de 1,8 litres de cylindrées affiche désormais 300 chevaux, comparé à la R.S., la R.S. Trophy reçoit 20 chevaux de plus. Notre modèle d’essai est équipé de la boîte EDC automatique qui fait gagner 20Nm par rapport à sa variante manuelle. En mode automatique cette dernière gère bien les aléas des trajets quotidiens, la Megane s’insère dans le trafic en douceur sans un à-coup. C’est très agréable. Déplacer le levier de vitesse sur gauche fait basculer la boîte en mode “manuelle”, l’opération se fait désormais via les palettes, fixées sur la colonne de direction. Ces dernières sont réactives et assez intuitives, malheureusement elles sont placées assez haut (afin de libérer l’accès aux commodos), et les personnes avec de petites mains pourront voir cela comme un handicap. La version Trophy s’équipe aussi d’un échappement spécifique muni d’une valve afin de libérer le son lors d’une conduite plus sportive. C’est efficace, en mode fermé la Megane R.S. sait se faire oublier mais devient beaucoup plus communicative une fois ces dernières ouvertes. Le bruit est bien travaillé, malheureusement, entre les turbos et les nouvelles normes de pollution obligeant à réduire au maximum les rejets de CO2, ce dernier est tout de même plus étouffé. Le moteur bénéficie d’un très bon étagement de la boîte et se révèle plein à tous les régimes, si plein que le train avant ne peut encaisser. On trouve, lors de certaines accélérations que la direction et le train avant deviennent légers, il en devient alors assez compliqué de placer la voiture. Il faut alors doser l’accélérateur et apprendre les réactions de la Megane afin de pouvoir profiter de tout son potentiel. De surcroît, les roues arrières directrices font un travail remarquable, on les sent à peine opérer, mais elles confèrent à la R.S. une agilité rarement atteinte par une compacte.
Puis il y a le châssis, la pierre angulaire de la voiture, on sent qu’une grosse part de la recherche et développement a été investie dans ce dernier. Il est irréprochable, lors d’une courbe rapide la Megane se bloque, vire à plat, ne bouge pas, donnant une réelle impression d’être sur des rails, la seule chose qui bouge, c’est vous dans l’habitacle, tapant irrémédiablement les supports latéraux des baquets au gré des virages. Le châssis se révèle infaillible dans toutes les conditions, c’est un réel bonheur. Renault accomplit sur ce chapitre une copie parfaite, d’une rigueur rarement atteinte.
Note, mention et conclusion
Note : 77,5/100
Extérieur – 16,5/20
Intérieur – 13/20
Moteur – 16/20
Dynamisme & Sensations – 18/20
Confort & Praticité – 14/20
La Megane R.S. Trophy réalise l’exploit d’établir une nouvelle norme en matière de dynamisme dans le segment des compactes sportives. La R.S. est un scalpel qu’il faut appréhender et apprendre afin d’en tirer tout son potentiel. Nous espérons seulement que Renault renouvelle l’expérience sur la prochaine génération de Megane. A ce niveau-ci rien n’est sûr.
Renault accompli sur ce chapitre une copie parfaite.
Un grand merci à Renault France et à toutes les personnes qui ont participé de près ou de loin à la réalisation de cet essai. En particulier à Laura et Tchieng.
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