Premier essai : Mercedes-AMG SL 43

Changement de philosophie.

Le SL est une institution de l’automobile, c’est un mode un mode de la vie à lui seul. Il a conquis en l’espace de plusieurs décennies le cœur de la Californie, de la Floride et même des Européens, qui malgré une météo bien moins clémente, n’ont pu résister au design du plus beau cabriolet de la planète. Le SL c’est l’incarnation de Mercedes, de son luxe, de son confort, d’un mode de vie tranquille mais qui peut s’accélérer quand il y a besoin. Mais depuis 2022, la recette a changé, certes le SL est encore plus beau qu’avant mais les magiciens de l’étoile ont laissé place à ceux d’Affalterbach. Dans la transition le SL aurait pu perdre de son ADN, de son confort, de son luxe, au profit d’une sportivité exacerbée pouvant faire fuir les clients les plus fidèles. Puis on nous a proposé d’en faire l’essai, du modèle 43 pour commencer, avec son 4 cylindres et ses deux roues motrices (en comparaison au 4Matic de la version 63). Notre calendrier coïncide avec une autre voiture aux mêmes aspects techniques, l’A110 R, c’est aussi un 4 cylindres et une propulsion, et pourtant les deux voitures ont des histoires diamétralement opposées. Alors Mercedes n’aurait peut-être pas été trop loin avec ce nouveau SL, reniant son histoire avec l’une des voitures architectes de la marque et de l’automobile en général. 

Même la couleur marque le ton, un gris non métallisé nommé Gris Alpin. Ce beau gris fait très jeune et ne ravira surement pas la clientèle la plus érudite du SL. De plus, les deux roues motrices donnent un comportement bien différent et moins sécurisant que la transmission intégrale proposé sur la version 63 ; Qui plus est, le 4 cylindres développant 385 chevaux fait presque pale figure face à l’habituel V8. Mais passons, la silhouette du nouveau SL est plus que plaisante pour les yeux, entre poupe bombée, lignes fuyantes et avant agressif. C’est un subtil mélange entre la gamme Mercedes actuelle et l’AMG GT. Evidemment, le nouveau SL est un cabriolet mais dixit le coupé-cabriolet avec son toit en dure très lourd afin d’accueillir un toit en toile. C’est surtout l’intérieur qui détonne, reprenant son design en partie à celui de la nouvelle Classe S avec cet écran central doté d’une barre en dessous afin de faire certaines manipulations. Les commandes de climatisation se retrouvent sur l’écran mais sont toujours visibles, il y a ainsi aucune différence avec des boutons physiques. Les sièges sont confortables et le combiné d’instrumentation clair et précis. Comme sur les générations précédentes, des places arrière sont disponibles, bien qu’un adulte aura tout le mal du monde à faire un long trajet, ils permettent pour autant de dépanner.

Mais si le SL impressionne à l’arrêt, c’est en roulant qu’il doit faire ses preuves. De suite le 4 cylindres se révèle attractif, rond, coupleux et mélodique ; sans avoir le panache du V8 il est tout de même un très bon compagnon sur la route. Nous émergeons avec mes passagers sur l’autoroute A14, un vendredi soir vers 21 heures afin de rejoindre notre lieu de villégiature. Perché sur le 9e rapport, le 4 cylindres se fait oublier et consomme peu, moins de 10 litres au 100. Nous sortons de la voie rapide pour nous retrouver sur de petites routes que nous empruntons doucement dû aux pneus neiges, au manque de visibilité et à la route glissante. Le lendemain, alors que les routes ont séché, on s’autorise une nouvelle sortie sur les routes sinueuses afin de comprendre si ce nouveau SL respecte les codes établis par ses ancêtres. Très vite on s’aperçoit que la voiture qui était étonnement confortable hier pour un produit de la division AMG est une tout autre proposition une fois le mode Sport+ ou Race activé. D’un coup, le SL 43 devient violent, utilisant tous ses 381 chevaux et 480 Nm pour vous catapulter vers l’horizon. Le moteur est bien connu du grand public, il s’agit du M139. Il est ici couplé à un hybridation 48 volts qui ajoute 14 chevaux mais surtout permet de gommer la latence du turbo, donnant plus d’immédiateté au moteur.

 Le 0 à 100 kilomètres-heures s’effectue en 4,9 secondes et cela suffit sur les routes de l’hexagone, surtout lorsque le sol et humide. La suspension se raffermit au point d’en devenir difficilement utilisable sur petite route ou le revêtement n’est pas parfait, ainsi il faudra utiliser le mode « Individual », permettant de mettre tout en mode race mais de garder la suspension en confort, en faisant cela on augmente aussi la motricité du train arrière, qui manquait lors de notre essai (la faute aux pneus neige, surement). Monter sur des pneus neiges, il est compliqué de juger le nouveau SL dont les pertes de traction sont nombreuses, spécifiquement avec ces températures froides. Comparé au SL63, l’absence d’essieu à l’avant, de roues directrices à l’arrière et de 4 cylindres permettent d’économiser 230 kilos sur la balance. Pour autant le châssis ne ment pas et se montre rigide et communiquant et laisse percevoir un comportement sans faille avec les pneus adaptés.

L’autre point intéressant concerne l’ADN Mercedes, ce SL est un combiné de tout ce que Mercedes fait de mieux ces dernières années. La direction précise et rapide rappelle celle de l’AMG GT, la suspension celle des C63, le moteur, évidemment, celui de l’A45, avec laquelle il partage la plateforme. Pour autant, si l’A45 se révèle être plus rapide, due à la puissance en hausse, au poids en baisse et à la transmission intégrale mais peine à être aussi communicante que le SL. En comparaison avec son grand frère, le SL 63 et son V8 de 800 Nm et 585 chevaux, le SL 43 semble plus agile, moins technologiques et fait économiser près de 52 000 euros, pour autant, cette version 43 avec son 4 cylindres reste onéreux avec un prix débutant à 149 300 euros. Il y a surtout les concurrentes de ce SL, toutes étant moins chers, notamment la 992 Carrera Cabriolet avec ses 385 chevaux, la Lexus LC 500 cabriolet avec son V8 démarre toujours 5 000 euros en dessous, et il y a évidemment, la M4 cabriolet avec son 6 cylindres en ligne, ses 510 chevaux et ses 20 000 euros en moins.

En ce qui est de l’ADN du SL et de son histoire, il faut être vrai avec soi-même, ce-dernier a changé. Le cabriolet de Mercedes est devenu plus sportif que jamais mais avec les technologies d’aujourd’hui, ce SL, bien que plus dynamique que ces prédécesseurs peut aussi se trouver confortable, silencieux. Une double voiture en soit. 

Conclusion :

Le nouveau SL 43 rompt avec l’ancien mais conserve le glamour éternel au cabriolet Mercedes. En se différencient par des points techniques importants de son grand frère le SL 63, ce modèle d’entrée gamme s’affiche comme un SL à part entière, très dynamique mais pouvant être aussi confortable comme le faisait ses ainés. 

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