Mercedes-AMG G63

Fin de règne ?

Avec l’arrivée du G580 EQ, c’est-à-dire la version électrique du Classe G, nous sommes en droit de se demander si le G63, la déclinaison la plus vendue du Classe G, ne commencerait pas la fin de son règne. Alors, afin de répondre à cette question, la manière la plus simple est d’en prendre le volant. En plus, nous prenons le volant de la version 2025 avec quelques nouveautés.

La même recette

C’est à chaque fois la même chose : monter dans un Classe G est une expérience bien différente des autres voitures. Même en ayant fait plusieurs essais de ce modèle, je suis toujours impressionné par ce design de boîte à chaussures. J’en viens aussi à me demander comment Mercedes a pu garder une silhouette aussi proche de celle des années 70 malgré des évolutions législatives conséquentes. Il faut dire tout de même que le Classe G est une voiture qui semble très imposante, plus imposante qu’un Range Rover ou un X7. Pourtant, les chiffres prouvent l’inverse : 4,85 m en longueur et 1,98 en largeur, soit presque 30 cm de moins qu’un X7. On exclut la hauteur de 1,99 m du Classe G, qui fait pâlir ses concurrents qui sont en moyenne 20 cm moins hauts. D’après moi, cet aspect rustique et imposant vient du capot perché très haut, à 1,10 ou 1,20 mètre du sol. Cette version 2025 apporte peu esthétiquement : des nouvelles jantes multibranches AMG (qui ne sont pas sur notre modèle d’essai), des entrées d’air différentes à l’avant, et c’est tout. On est même heureux que le Classe G n’évolue pas en profondeur afin de rester fidèle à l’original.

Mais en escaladant dans le siège, se trouvant à 1 mètre du sol, on trouve un intérieur avec la même architecture mais très différent sur le plan technique. Ici, l’ancien système, non tactile et avec sa roulette, laisse place au MBUX avec un écran tactile, et dit aussi adieu à l’ancien volant AMG pour cette nouvelle version plus ronde avec une jante plus grosse. On retrouve aussi un nouveau combiné d’instrumentation et quelques changements ici et là. Dans l’absolu, la personne connaissant le Classe G de 2018 sera à son aise et même mieux accueillie dans cet nouvel intérieur. L’un des éléments qui reste le même est la qualité de fabrication. C’est au niveau d’une Classe S, voire d’une Bentley. La contre-porte est un modèle de design avec ses poignées affleurantes, l’enceinte Burmester parfaitement intégrée, les contrôles pour le siège… La position de conduite est toujours aussi absurde : vous êtes assis comme dans une chaise de bureau avec vos genoux pliés à 100 degrés, le dos droit et le combiné d’instruments est toujours à 10 cm du pare-brise. C’est la beauté du Classe G, le fait qu’il donne une expérience si unique par rapport à toutes les autres voitures mais notamment les sportives. Quelques minutes auparavant, avant de monter dans ce G63, j’étais dans une Porsche RS Spyder, tout l’inverse : un siège si près du sol que l’on peut toucher la route avec la main, une position des jambes allongées, un volant loin du pare-brise… Passer de l’un à l’autre permet de voir toute la diversité qu’offre le milieu de l’automobile.

Petite, toute petite hybridation

Sur cette version 2025, Mercedes a aussi ajouté, au fameux V8 de 4.0 litres, une micro-hybridation. Cette micro-hybridation de 48V ajoute 20 chevaux mais la puissance totale se retrouve toujours à 585 chevaux, améliore la consommation et la réponse de l’accélérateur à bas régime, afin de combler la latence des turbos. Selon le constructeur allemand, le 0 à 100 est abattu en 4,2 secondes, ce qui semble très honnête vu comment le G63 s’arrache de son emplacement avec ses 850 NM. Au volant, le Classe G 2025 est peu ou prou comme celui de 2018. La suspension est toujours très dure, bien plus dure que sur le SUV dans la même catégorie de prix. Le G63 est donc plus inconfortable que son frère, le G500. Pour autant, il reste agréable sur la route, mais en ville, entre les routes avec des nids de poules et les ralentisseurs, la suspension, qu’elle soit primaire ou secondaire, du G63 surprend un peu. La direction ressemble toujours à la barre d’un bateau de croisière, bien qu’elle soit désormais plus précise. Cet effet bateau est renforcé par la position de conduite très haute, qui donne réellement l’impression de naviguer sur la route.

En ville, c’est un sentiment de protection qui domine notre évolution. On est plus haut que toutes les autres voitures, mais le G63 est aussi plus puissant : se faufiler dans le trafic est donc aisé. Par rapport au GLS ou au X7, le Classe G est tellement carré que ses dimensions sont faciles à apprivoiser en ville. Sur le périphérique, à 70 km/h, c’est vraiment la bonne vitesse pour le G63. Peu de bruit d’air, la boîte à 9 rapports tourne à peine au-dessus de 1000 tr/min. Sur autoroute, les bruits d’air sont plus présents, moins sur cette version 2025 que sur la version 2018, notamment grâce à un arrondissement entre la jointure du pilier A et du pare-brise. Ça reste toujours moins silencieux qu’un GLS, avec son pare-brise plus incliné. Malgré les jantes de 22” et la largeur des pneus qui apportent des bruits de roulement dans l’habitacle, il sera possible de faire de longs trajets avec ce Classe G, porté par la sono Burmester et les sièges au confort parfait.

Bientôt éclipsé par la version électrique ?

L’arrivée imminente d’une version électrique va-t-elle faire de l’ombre au Classe G ? Il y a fort à parier que les ventes du G63 en pâtiront un peu. La version électrique sera celle à la mode pendant un moment, mais le G63 restera encore longtemps celui qui l’est. Il y a aussi une différence de prix de l’ordre de 30 000 euros entre les deux modèles, et le G63 coiffe toujours la gamme du Classe G. Dans le futur, on voit déjà un G63 hybride, sous la même forme qu’une S63 avec une petite batterie permettant de réduire la consommation et de rendre cette voiture intemporelle plus acceptable dans le futur. Pour le moment, je ne vois pas le G63 se faire éclipser par la version électrique, mais je vois bien le G500 devenir obsolète face au G580 EQ. Nous verrons cela dans quelques semaines, quand viendra le temps de l’essayer.

Je vois déjà certains lecteurs sauter sur leur siège en disant que le V8 est partie intégrante du Classe G, et pourtant, durant ces quatre jours d’essai, je ne pense pas que cela soit le cas. Ce qui représente le Classe G, c’est la position de conduite, la vue depuis le poste de conduite sur le capot, les clignotants à l’avant que l’on peut voir, cet intérieur, le bruit de la porte, le verrouillage des portes et, évidemment, le design qui semble avoir été oublié dans les années 70. Justement, une voiture aussi rustique avec un moteur électrique ajoute de l’absurdité à ce produit si convoité. Alors, je vois bien le V8 du G63 rester au catalogue jusqu’en 2035, aux côtés d’une version électrique, car l’électrique représente l’avenir, mais le V8 est encore trop bon pour mourir. Aujourd’hui, le Classe G reste probablement le SUV le plus désirable du marché, car autant on sait à quoi s’attendre avec un SUV sportif comme l’Urus ou un SUV luxueux comme le Bentayga, essayer de décrire le Classe G est une tâche compliquée. C’est une vraie expérience qui rend chaque voyage mémorable et chaque instant spécial, tout en étant la voiture la moins conventionnelle sur le marché. C’est pour cela qu’à la rédaction, nous l’adorons et continuerons de l’adorer.

Conclusion : 

Notes, mentions et conclusion :

Score : 83/100

Extérieur – 18/20

Intérieur – 19/20

Moteur – 18/20

Dynamisme & Sensations – 14/20

Confort & Praticité – 14/20

Cela fait plus de 50 ans que le Classe G foule nos routes, et 25 ans qu’il est devenu une icône de la pop-culture. Pourtant, après 4 jours d’essai dans toutes les situations le G63 semble tout jeune, même avec son chassis échelle venu d’un autre temps. Le SUV préféré des beaux quartiers devient petit à petit plus moderne, notamment avec l’introduction du micro-hybridation sur ce modèle 2025. Aujourd’hui, comme hier et surement comme demain, le Classe G fait rêver les petits et les grands mais surtout les hommes et les femmes, jamais une voiture avait autant rassemblée.

Merci à Mercedes-Benz France et en particulier à Julien, Jean-Luc et Fanny.

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