Le futur de l’automobile sportive
Alors que l’automobile est en pleine transformation, les sportives se questionnent. Quel chemin prendre ? Un downsizing massif ? Hybridation ou même pure électrique pour les plus audacieux. Mercedes, avec sa nouvelle A45s pense avoir trouver la solution qui permettrait de dire “longue vie aux véhicules sportifs”. Alors nous sommes en droit de nous poser la question, la A45 n’est-elle pas une fenêtre sur l’avenir ? Au travers de nos quelques jours derrière ce volant nous avons pu re-découvrir ce modèles, qui sans doute, dans le futur sera vu comme une rupture avec ce qui se faisait d’antan.
Pour tous les jours
De plus, nous avons de la chance, notre modèle d’essai est basée sur la Phase 2 de cette génération de Classe A qui, lors de sa sortie en 2018, avait mit à l’arrêt le monde automobile dû à ses innovations et son intérieur qui, 5 ans après paraît toujours en avance sur ses concurrents. Alors, pour ce restyling de milieu de vie, Mercedes s’est penché sur quelques modifications extérieures, notamment des nouvelles signature lumineuse. A part cela et un logo AMG en lieu et place du Mercedes sur la capot les changements s’arrêtent la. A l’intérieur même constat, le MBUX est toujours présent, mais l’absence de la commande à la main, forçant l’utilisation du système par l’écran en assez déroutant aux premiers abords. A part cela, tout reste inchangé et c’est une très bonne chose. Le moteur est toujours le 4 cylindres de 2 litres développant 420 chevaux, la boite de vitesse à 9 rapports et le système 4 roues motrices aussi. L’intérieur est toujours aussi bien fini et les ajustements touchent du doigt la perfection. Les matériaux que vous toucherez sont tous d’excellentes factures, excepté la boîte à gants. Je noterai aussi quelques plastiques dans les zones basses un peu grossiers mais compréhensible pour une compacte démarrant, il ne faut pas l’oublier, sous la barre des 40.000 euros.
Et honnêtement, mes premiers tours de roues me font penser à cela, aucune différence avec la version de 2021, même si je dénote un peu plus de son dans la cabine venant du moteur. Alors je fais mon chemin habituel, celui qui m’avait fait comprendre à quel point l’A45 était une voiture polyvalente. Sur autoroute, perchée en 9è, aucun bruit, à la manière d’une Classe E, avec un confort remarquable pour une compacte sportive. En ville, les dimensions sont faciles à prendre en main et la Classe A semble avoir atteint sa maturité en termes de taille. Pour autant, il est vrai que les passagers arrière, même avec les baquets en option, n’ont pas beaucoup de place pour les jambes, compensé par un grand coffre qui peut accueillir 2 grandes valises. Cette nouvelle version de l’A45 est un bon compagnon pour les longues et courtes distances et on comprend très vite pourquoi elle reste l’une des compactes les plus vendues dans l’hexagone. Ce côté de bon compagnon est renforcé par le système MBUX (Mercedes Benz User eXperience) qui ne me donne en aucun cas envi d’utiliser Apple CarPlay et rend l’évolution sur route avec cette A45 encore plus plaisante.
Rythme effréné
Mais alors que des routes en lacets se dévoilent devant moi, je décide de passer la compacte allemande en mode race qui raffermit les suspensions, améliore la réponse du moteur, durcit la direction et donne plus de son moteur. En parlant du moteur, ce dernier est donc le M139, un 4 cylindres transversal de 2 litres (1991cm3) développant 421 chevaux à 6750 tr/min (soit 211.5 ch/l), avec un couple de 500 Nm disponible de 5000 à 5250 tr/min. Le M139 découle directement du M260 (un 4 cylindres très distribué dans la gamme Mercedes), mais ce dernier est tourné à 180° dans le compartiment afin qu’une quantité plus importante d’air entre pour nourrir le moteur. Ainsi le turbo se retrouve entre la cloison de l’habitacle et les cylindres, demandant une gestion de refroidissement très importante avec un refroidissement à eau, air et huile, la climatisation pour l’habitacle peut même entrer en jeu pour refroidir le turbo, accusant une pression jusqu’à 2.1 bars. Pour continuer avec les chiffres, 1550 kg sur la balance, 270 km/h et un 0 à 100 en 3.9 secondes… Et tout cela dans une Classe A, il y a de quoi avoir des sueurs froides. Mais le point que j’aimerais soulever est la puissance et le couple mais spécifiquement leurs disponibilités respectives. Le couple est perché très haut (5000 tr/min), comme la puissance (6750 tr/min), et pourtant même sans avoir approché ces valeurs l’A 45 S était déjà bien gonflée en-dessous. Alors, mon pied droit enfonce la pédale de droite, le couple et la puissance se batissent le long du compte-tour, et comme je le pensais, à partir de 5000 c’est l’apothéose, le 4 cylindres a un deuxième souffle (dont il n’avait pas besoin) et l’aiguille se jette vers les 7000 tours en une fraction de seconde. La boite DCT expédie le deuxième rapport qui tombe, comme par hasard, au pic du couple et la ça devient violent, le rapport est expédié aussi vite qu’il est arrivé, l’aiguille se jette une nouvelle fois dans la zone rouge et le troisième s’enclenche, je décide ralentir. Le moteur est réellement explosif et à ma grande surprise, a un feeling très mécanique, on a l’impression de l’avoir devant nous, sous la planche de bord, c’est une expérience enivrante, très différente de l’ancienne version. Ici le moteur est réglé comme un moteur de course, tout est perché très haut et malgré que cela peut-être assez frustrant sur la route, la boîte à 8 rapports permet des plages d’utilisation plus courte et donc plus de possibilités de profiter de ce chef d’œuvre d’ingénierie.
A la rédaction on pense que la A45 représente l’une des premières sportives de l’ère moderne. Un petit moteur turbo délivrant une grosse puissance, aidé par une transmission intégrale, c’est à peu de chose près une 911 Turbo de poche. Le plus impressionnant reste la manière dont Mercedes a travaillé la transmission, comme sur les plus grosses Classe E il est possible de mettre le véhicule en mode drift. Nous n’avons malheureusement pas essayé cette option mais cela, même sans être enclenché amène une profondeur à la classe A lorsque l’on se rend compte qu’elle semble parfois être une propulsion. En comparaison, la RS3 est une voiture plus plate, moins fun mais aussi plus confortable et plus accessible, alors le cœur balance, entre l’explosivité de la Mercedes et l’accessibilité de l’Audi. Mais lorsque vous achetez la version sportive de l’une de ces voitures, ce qui importe c’est vous derrière le volant et non si vous pouvez aller au travail en mode confort et à ce jeu ci, l’A45 est imbattable dans sa catégorie.
Notes, mentions et conclusion : Nouveau Genre
Score : 77,5/100
Extérieur – 16/20
Intérieur – 15/20
Moteur – 17/20
Dynamisme & Sensations – 16,5/20
Confort & Praticité – 13/20
A bien des égards l’A45 est un nouveau genre de voiture, celui qui rend accessible des performances avec une expérience de conduite pour laquelle il fallait débourser un quart de million d’euros il y a encore quelques années. Elle impressionne par son ingénierie mais aussi par son efficience et sa fiabilité. L’A45 fait partie de ces voitures surdouées dont le seul défaut est le niveau atteint dans toutes ces expertises est impossible à trouver ailleurs. Mais de plus, elle incarne ce renouveau, cette sportive du XXIè siècle qui se veut être propre, socialement acceptable tout en délivrant des performances impressionnantes. C’est de loin et toujours l’une des voitures les plus complètes en vente aujourd’hui.
Merci à Mercedes-Benz France et en particulier à Julien et Jean-Luc.
