Land Rover Range Rover P400e Edition Fifty

Immortel.

Le Range Rover reste aujourd’hui le SUV par excellence et il n’est pourtant pas seul sur sa planète. Alors que le segment des SUV semble saturé, le Range Rover navigue à contre-courant. Aucune considération pour le sport ou les performances, ici, dans cet écrin de cuir, tout est fait pour l’agrément et le confort. Une machine hors du temps bien que très ancrée dans l’air moderne avec une motorisation hybride.

La Range Rover est un régal.

50 ans, cela se fête !

Ce sont des noces d’or entre l’automobile et Land Rover. Un demi-siècle d’experience, d’innovation, d’opulence et de galmour. Pour marquer le coup, Land Rover a décidé de créer une Edition Fifty limité à 1970 exemplaires. Excepté quelques petites plaques dans l’habitacle rien ne distingue réellement cette édition d’une version plus « basique », sauf la couleur. En effet, Land Rover a remis au goût du jour les couleurs pastel des années 70, ainsi notre modèle d’essai s’habille d’un bleu Tuscan, non métallisé et à l’effet rétro saisissant. Il transforme totalement la voiture, la faisant ressortir du flot de la circulation. Les inserts noirs mettent en valeur la carrure du Range Rover sans délaisser son aspect très haut de gamme. Les optiques avants comme arrières sont totalement à LED et la signature lumineuse est caractéristique du SUV anglais.

Pourtant le Range Rover ne fait pas dans la finesse, une hauteur de rugbyman avec 1,84 mètres, une largeur d’armoire normande avec 1,99 mètre (2,22 avec les rétros) et une longueur de limousine avec 5 mètres. Les mauvaises langues n’hésiteront pas à dire que cela est « trop gros », « impossible à garer », « impossible de s’adapter aux dimensions », « fait pour les Etats-Unis », « dangereux avec les piétons » … Critiquer ce genre de voiture est facile. Mais le Range Rover fait mieux que les accepter, il les balaye tous d’un revers de la main (de la roue dans ce cas). Il n’est pas trop gros pour sa gamme, se garer est un jeu d’enfant surtout avec les assistances et toutes les caméras, le gabarit est extrêmement facile à prendre en main grâce au design carré (on voit les 4 coins de la voiture) et lorsqu’un piéton traverse, il freine de lui-même. Prochaines critiques ? Non.

Le cuir noir de l’intérieur tranche avec le bleu de l’extérieur. Une fois avoir gravit dans le siège au confort irréprochable le monde du luxe s’ouvre à nous. Le cuir est omniprésent, le bois laqué noir remplace toute sorte de plastique et de l’aluminium vient souligner cet aspect exclusif. Les compteurs analogues laissent place à un combiné à écran venant s’ajouter aux deux autres contrôlant la climatisation/sièges/modes de conduite ainsi que le système d’info divertissement. Certes le système d’exploitation accuse le poids des années et son ergonomie parfois un peu alambique empêche une utilisation fluide mais la présentation est claire et la présence d’Apple CarPlay fait vite oublier ces maux. La place pour les passagers arrières est plus que correct et le coffre affiche 480 litres de contenance, pour autant, ce dernier est moins grand que celui d’un « Range » à motorisation conventionnelle car les 160 kilogrammes de batterie y sont logés sous le plancher.  

Les kilomètres défilent sans aucun effort, dans un confort royal.

Pragmatisme ou obligation environnementale ?

Voici deux ans que je n’avais pas conduis de Range Rover à motorisation P400e, le premier fut le Range Rover Sport dont l’essai est à retrouver ici. Comme son nom l’indique P400 signifie 400 chevaux, répartis entre 300 chevaux du moteur thermique et les 100 chevaux du moteur électrique. Très bon point, lors de la prise du véhicule la batterie est chargée, on peut ainsi profiter au mieux du mélange électrique et essence. Les 680 Nm combinés sont très plaisant à utiliser, la mise en route du moteur thermique se fait en silence et les premiers kilomètres sont doux, souples et calmes. L’autonomie en tout électrique se situe autour des 40 kilomètres et est disponible jusqu’à 127km/h. Une fois la batterie déchargée le Range Rover bascule entièrement sur le moteur thermique. L’électrique servant seulement au départ (de 0 à 10km/h), uniquement si le freinage précédant a permis de recharger suffisamment la batterie pour se le permettre. Evidemment, le tableau est plus contrasté une fois que l’on switch entièrement sur le moteur thermique. En effet, mettre en marche un pachyderme de 2.5 tonnes avec un 4 cylindres rend le moteur poussif, il reste très souple pour autant et ne se fait pas ou peu entendre à basse vitesse. En accélérant vivement, le couple présent au départ s’estompe très vite une fois que l’aiguille grimpe dans les tours, jusqu’à ne plus du tout être présent faisant ressentir la difficulté pour atteindre la zone rouge. Pour autant, cela n’est absolument pas représentatif de l’utilisation d’un Range Rover.

L’absence du moteur électrique se fait ressentir sur la consommation, et les 160 kilo de batterie n’y aident pas. Lors de notre essai la consommation tournait autour de 9.5 / 10 l/100, bien loin des 3 litres annoncés mais cela reste respectable pour une voiture de 2.5 tonnes et 400 chevaux. Afin de balancer le poids des batteries la suspension a été revue. Dans l’ensemble, le tout a été raffermie, surtout les suspensions arrières qui doivent désormais composer avec presque 200 kilos en plus. Mais JLR France a eu la très bonne idée d’équiper notre modèle d’essai en 21 pouces, ainsi le confort y reste préservé. Evidemment, on parle ici de détails, le Range Rover est un véhicule extrêmement confortable, au niveau d’une Classe S par exemple ; Sa suspension est à « l’ancienne », aucune caméra permettant de scanner la route simplement un confort brut. Evidemment, lors d’une conduite soutenu le roulis est très présent et l’on sent très vite que le dynamisme ne fait pas partit de l’ADN de ce Range Rover.

Sur autoroute, stabilisé aux 130 km/h réglementaire, le Range Rover avec son design cubique accuse quelques bruits d’air et quelques bruits de roulement. En réalité, les kilomètres défilent sans aucun effort, dans un confort royal. La musique généreusement jouée par le système audio berce les occupants, tous confortablement installés dans les sièges moelleux. La meilleure surprise se trouve à 110 km/h, le 7è rapport se cale juste au-dessus de 1 000 tr/min, aucun bruit d’air, seulement le léger sifflement de la clim et le bruit étouffée de la route dans la cabine. Ceci est dû au développement même du Range Rover qui est en partie fait en Angleterre ou les routes y sont limitées en miles par heure à 70, soit 112km/h. Et à cette vitesse spécifiquement, le Range Rover est un régal.

Peut-on aimer le P400e quand on aime l’automobile ?

La question est légitime, passionné d’automobile, on peut se dire que ce petit 4 cylindres de 2 litres n’a pas grand-chose pour lui surtout lorsqu’il n’est pas chargé. Nous avions précédemment essayé le P400, un 6 cylindres de 3 litres avec une micro-hybridation, un moteur souple au son alléchant, qui collait parfaitement avec l’image du Range Rover. Nous avions adoré ce moteur, si naturel, ses 550 Nm et ses 400 chevaux, ce répondant à l’accélérateur… Et pourtant le 4 cylindres n’a pas grand-chose à envier au plus gros 6 cylindres, sauf son bruit. Il reste souple et très plaisant à conduire, sur autoroute il se révèle aussi silencieux que son frère et en ville il est presque plus adapté. Ainsi cela tient de votre préférence et de votre utilisation, mais dans les deux cas vous ne ferez pas d’erreur. En 1970, le Range Rover était apparu comme une innovation, aujourd’hui le SUV Anglais continu la tradition avec sa motorisation hybride. Evidemment, nous ne rentrerons pas dans le débat des taxes CO2, qui d’après nous, est stérile. Aucun argument ne peut justifier un tel acharnement financier sur ce type de véhicule qui ne représentent qu’une fraction infime du parc automobile. 

Notes, mentions et conclusion :

Score : 78,5/100

Extérieur – 17/20

Intérieur – 17,5/20

Moteur – 13/20

Dynamisme & Sensations – 12,5/20

Confort & Praticité – 18,5/20

En 50 ans la recette n’a pas changé. Celui qui a inauguré la catégorie des SUV de luxe reste de nos jours, la référence. Plus d’un demi-siècle d’évolution, d’innovation donnent naissance a une automobile de légende à la pointe de la technologie moderne.

Un grand merci à Jaguar Land Rover France, en particulier à Eric. Merci à Maxime et à Fotis !

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