Mercedes-Benz EQE

La suite.

La nouvelle berline électrique de Mercedes, l’EQE, fait face à un challenge tout particulier. Elle se doit de se différencier de sa grande soeur, l’incroyable EQS et prouver à tout le monde que ce qu’a appris Stuttgart durant ces trois dernières années sera mis dans une voiture plus “grand public” et donc démarrer le cercle vertueux d’un ruissellement de technologie sur tout la gamme à l’étoile. Vous souvenez-vous ? C’était aussi comme cela que j’avais terminé mes dernières lignes sur l’EQS, cela a donc du sens d’ouvrir le chapitre de l’EQE de la même manière. 

L’EQE n’est pas un nouveau paragraphe de l’aventure, mais un nouveau chapitre.

Mieux, différent, moins bien ? 

De plus, je vais passer 5 jours avec cette berline, de quoi m’imprégner de ses qualités et défauts. Je dois dire que Mercedes m’avait déjà invité il y a un an sur l’évènement de lancement pour conduire l’EQE, j’avais décliné à l’époque, la faute à un emploie du temps assez chargé. Des mois durant on me proposa de conduire cette berline, mais très honnêtement j’avais l’impression d’avoir fait le tour de la gamme EQ avec l’EQS, pourquoi essayer une voiture censée être moins bien ? Mais, à force d’en voir quelques-unes dans la rue, l’envie de l’essayer se faisait ressentir, peut-être que j’avais tort me dis-je.  Alors me voilà, à Rueil, devant un EQE 300, mon carrosse pour les jours à venir.

Il est impressionnant de voir le parcours de Mercedes depuis l’EQC en 2018.

Et c’est un gros carrosse, 4,94 mètres en longueur et 1,96 en largeur ne passent pas inaperçu dans le flot de la circulation Parisienne. La première bonne surprise concerne l’autonomie, affichée à 630 km, pour le moment aucune angoisse pour rejoindre mon domicile. Comme l’EQS, l’EQE bénéficie des roues arrière directrices pouvant tourner jusqu’à 10 degrés, ces dernières sont d’une aide considérable dans les parkings et pour faire des demi-tours. Les premiers mètres à bord de l’EQE sont à l’image de Mercedes, c’est-a-dire plein de raffinement, je me rends compte que la suspension est parfaitement réglée et que la différence en confort est vastement supérieur entre une Classe E et une Classe S qu’entre une EQE et une EQS.

En l’espace de 4 ans Mercedes a réalisé les progrès de deux décennies.

La grande sœur est confortable mais on sent que le poids pose problème afin d’atteindre le niveau de confort de ladite Classe S, notamment au niveau des réglages secondaires. Même avec ce challenge la compression comme la détente sont très bien mesurées et naviguer avec ce nouveau EQE est avant tout une expérience tournée vers le confort. L’autre test que j’aime faire en revenant de chez certains constructeurs jusqu’à mon domicile c’est le Duplex de l’A86, il est limité à 70km/h est peu fréquenté, un endroit idéal afin de tester l’insonorisation d’une cabine, surtout avec le grésillement d’un tunnel. Dans mon cas, avec l’EQE c’est impressionnant, étant au minimum au même niveau que l’EQS ou la Classe S, pas un bruit de roulement ou d’air et surtout 0 son venant de l’extérieur. Entre ce silence monacal et le confort on se sent comme porté par l’EQE. Alors entre, les insertions et une A86 très vide (pour une fois), la consommation monte jusqu’à 17kWh/100, donnant un autonomie théorique de 530 kilomètres. Nous reviendrons plus tard sur la consommation car Mercedes fait de cela le fer de lance de ses voitures électriques. 

Faire tomber les barrières à l’utilisation, voici un autre grand chantier de la marque à l’étoile, afin de rendre toutes les interactions fluides, et ça marche !

Pour le moment le trajet est plaisant, l’intérieur est très bien fini même si un niveau en dessous de l’EQS. Sur notre modèle d’essai, un EQE 300, l’Hyper Screen n’est pas de rigueur mais nous avons le droit à l’excellent écran présent sur les nouvelles Classe S (W223). Il est drôle de s’apercevoir qu’en 2020, lorsque ce dernier fut lancé, il était considéré comme un pas en avant dans ce qui se faisait de mieux entre technologie et automobile. Mais l’Hyper-Screen mit fin à ce court règne, devant la nouvelle référence. Autre point louable c’est la manière dont Mercedes utilise la plateforme (dans ce cas-ci EVA pour Electric Vehicle Architecture, avant l’arrivée de MMA pour Mercedes-Benz Modular Architecture en 2025), afin de donner le plus d’espace à l’intérieur. L’espace aux jambes est meilleur que dans une Classe E et l’absence de tunnel de transmission permet une place remarquable sur le plancher. De plus, afin d’augmenter le coefficient de pénétration dans l’air, la poupe est plus profilée afin d’éviter toute perturbation possible, ainsi l’EQE bénéficie d’un hayon et donc d’un coffre de 430 litres.  

Équilibre

Alors l’EQE se révèle de plus en plus intrigante, semblant prendre la place naturelle de l’indétrônable Classe E. Pensez-y, elle donne plus de place aux occupants, est plus silencieuse, ne consomme pas d’essence et est aussi confortable. C’est en somme le rêve de toutes personnes utilisant beaucoup son véhicule. Pour en être sûr je dois sortir de la capitale et voir comme cette nouvelle berline se comporte sur l’autoroute et sur petite route. Sans surprise, sur voies rapides, l’EQE est comme on l’attend, parfaite et très “Mercedes”. Aucun bruit d’air, les aides à la conduite sont très bien calibrées et le mode “roues libres” permet de garder un momentum impressionnant. La consommation s’établit autour des 17-17.5kWh/100km, donnant environ 500 kilomètres d’autonomie. Alors, juste pour essayer et me plonger dans l’expérience je m’arrête sur une aire où des chargeurs Total sont disponibles. Après un tour dans la station et une petite boisson prise au Carrefour, l’EQE est déjà à 96%, prête à repartir. Vous pouvez également brancher directement l’EQE sans même passer votre carte, elle se chargera de facturer votre compte automatiquement (après l’avoir configuré évidemment). Faire tomber les barrières à l’utilisation, voici un autre grand chantier de la marque à l’étoile, afin de rendre toutes les interactions fluides, et ça marche !

Un autre point attendu avec un nouveau modèle Mercedes est la conduite autonome. Ici c’est comme l’EQS, l’EQE se conduit virtuellement toute seule jusqu’à 20 km/h dans le trafic. Une fois le régulateur enclenché, elle détecte les lignes et tient le cap, même dans les virages les plus serrés. C’est très impressionnant. Alors, l’EQE doit passer un dernier test, que sa grande sœur, l’EQS avait raté, celle des petites routes. Evidemment, en conduite souple, aucun des deux n’a de problèmes et se promener sur les départementales de la Picardie est un bonheur, surtout en utilisant les 500Nm de couple et 231 chevaux disponibles. Mais que se passe-t-il lorsque l’on passe en sport ? Le tableau est en demi-teinte, la suspension est trop souple mais les aspérités secondaires se ressentent trop, et des mini-vibrations, très peu communicatives, viennent troubler notre avancée. Cette dernière amène un roulis beaucoup trop important et la direction qui était magique en ville est ici tragique avec aucun retour d’information. Dans la cabine, je comprends rapidement que l’EQE n’a jamais eu la prétention de s’attaquer aux petites routes . Rien me donne envie de conduire de la sorte avec cette berline électrique, même si, et c’est à noter, elle reste très rigoureuse lorsque le rythme grimpe. C’est comme mettre un cycliste professionnel dans un marathon, oui il le terminera sûrement, mais il ne sera pas fait pour ça. Je ne peux m’empêcher de penser que l’EQE remplit son contrat à la perfection, passant chaque test avec mention très bien, bon excluons celui de la sportivité.

Je ne peux m’empêcher de penser que l’EQE remplit son contrat à la perfection.

Pus loin 

Sur mon trajet de retour, alors que la nuit tombe et que… Woah ! L’EQE projette sur la route des dessins via ses feux avant afin de donner des informations, par exemple la présence de travaux ou changement de directions. Je disais, sur mon trajet retour l’EQE consomme plus, avec 19.5kWh/100km soit 460 kilomètres d’autonomie avec cette batterie de 90 kWh. Mais je me dois de vérifier si les dires de Mercedes sur une potentielle autonomie de plus de 600 kilomètres est réalisable ou non. Alors je me mets en marche, mode eco et régénération d’énergie en mode auto afin de switcher entre “roues libres” et régénération accrue au moment efficace. Je me lance sur ce trajet de 12km avec du cycle urbain et autoroutier. Après 27 minutes à 27 km/h de moyenne, le résultat est sans appel avec une moyenne à 7.9kWh/100km soit plus de 1 100 kilomètres d’autonomie possible en faisant ce trajet. Il est vrai que ce dernier avait quelques descentes et bouchons, aidant évidemment à réaliser une moyenne plus basse. Évidemment, sur des trajets quotidiens il sera possible de se rapprocher des 12 ou 13 kWh/100, amenant toujours une autonomie de presque 700 kilomètres. Mercedes a donc tout bon.

Cette berline et la marque de Stuttgart nous donne foi en l’avenir.

Il est impressionnant de voir le parcours de Mercedes depuis l’EQC en 2018, un SUV avec des grandes qualités mais à des années lumières de la gamme EQ aujourd’hui. Il semblerait qu’en l’espace de 4 ans Mercedes ait réalisé les progrès de deux décennies. L’engagement de la marque à l’étoile afin de faire des véhicules électriques, plus propres (grâce aux nouvelles usines fonctionnant avec des énergies renouvelables) mais aussi plus efficient, tourné toujours plus vers les passagers est un exemple pour l’industrie automobile et nous aimerions que les autres marques suive ce chemin. 

Notes, mentions et conclusion :

Score : 77,5/100

Extérieur – 16/20

Intérieur – 15/20

Moteur – 17/20

Dynamisme & Sensations – 16,5/20

Confort & Praticité – 13/20

L’EQE confirme tout ce que nous voulions voir arriver, c’est-a-dire une technologie à couper le souffle, comme sur l’EQS, mais moins cher et plus grand public. Cela est fait avec brio, Mercedes se place de plus en plus comme la marque régissant le marché naissant (à grande échelle), des véhicules électriques. L’EQE n’est pas un nouveau paragraphe de l’aventure, mais un nouveau chapitre. Cette berline et la marque de Stuttgart nous donne foi en l’avenir et nous serons en première ligne pour les nouveaux modèles EQ dont la prochaine devrait-être… Oui, vous l’avez deviné, l’EQC, et c’est à ce moment-là que tout se jouera, un premier modèle possiblement très grand public embarquant des technologies de pointe comme celle de l’EQE et EQS. Nous espérons voir cela très bientôt et Mercedes doit le savoir, les attentes sont innombrables et sont très hautes. 

Merci à Mercedes-Benz France et en particulier à Julien et Jean-Luc.

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