Des chemins de terre à la rue.
L’automobile semble vivre des moment difficiles. Future incertain, pression fiscale, vente en berne. Les temps qui courent poussent inéxorablement vers la rationalisation des gammes des constructeurs. Ce qui, en langage plus simple, se traduit par un arrêt des versions sportives, nottamment des compactes. Les funérailles de la Mégane RS, ceux de la Focus RS, de la 308 GTI sont déjà passées par là. Mais en 2020 Toyota a ravivé notre flamme avec la GR Yaris, une compacte d’homologation (oui), pour sa version de rallye. Mais au-delà de cette fabuleuse petite voiture une question me trotte dans la tête, s’agit-il du début d’une fin heureuse ou le début d’une nouvelle histoire pour les compactes sportives (Hyundai, nous pensons à vous) ?
Cette année nous avions déjà essayé la Premium Pack, aujourd’hui nous prenons le volant de la Track Pack, censée être plus rigoureuse avec un nouveau train de pneu signé Michelin et un différentiel Torsen.
La GR Yaris est une sourdouée.
Yaris ? Où es-tu ?
La nouvelle Yaris est reconnaissable entre tous et pourtant lorsque l’on met la version civilisée à côté de la GR, il y a plus de différences que de similarités. Le bouclier avant a été complètement changé, le profil abandonne les 4 portes pour s’en équiper de seulement 2, la poupe change de par choc avec 2 sorties d’échappement, les passages de roues sont élargis à la manière Delta HF, la ligne du toit est beaucoup plus plongeante, bref, les changements ne sont pas subtils. Quelle bouffée d’air frais ! De nos jours les changements sont mineurs entre la version sportive et la version « grand public », mais dans le cas de la Yaris, les deux voitures sont différentes. Et pourtant tout le monde sait qu’il s’agit d’une Yaris, grâce notamment aux optiques. Comme un air de famille entre deux visages ou quelques traits sont identiques, les yeux, le nez… Oui ! C’est bien une Yaris ! Un coup de maitre.
L’intérieur change plus timidement, l’ambiance voiture de course y est, heureusement, moins présente. Mais évidemment les changements sont présents. Les sièges sont plus fermes et plus enveloppants, recouverts d’alcantara, le levier de la boite est rehaussé pour avoir une course plus courte entre le volant et le levier, l’instrumentation change complètement passant du digital a deux simples compteurs à aiguille, comme au bon vieux temps, la consôle centrale se voit aussi ajouter une petite molette permettant de régler entre sport, track et normal. Malheureusement, le système de navigation trône toujours en plein milieu, sur la Yaris normal sa présence ne dérangeait pas mais sur la GR, avec son parebrise plus incliné, le rétroviseur intérieur se place trop près du système de navigation laissant trop peu d’espace pour voir entre les deux.
La présentation intérieure est dans l’ensemble soigneuse et tout semble fait pour durer dans le temps. Des petits GR ici et là habillent certains éléments comme les sièges, la console centrale ou le volant. On regrette tout de même que l’assise soit si haute, malgré la possibilité de changer la hauteur du siège conducteur ce dernier est trop haut, ce qui est encore plus flagrant avec le passager dont le siège ne peut se régler en hauteur. L’inclinaison du toit donne forcément moins de place au niveau de la tête pour les passagers arrières mais reste très accessible même pour les personnes d’1m85 afin d’effectuer un court trajet.
C’est avant tout une voiture terriblement attachante.
A l’attaque !
Ce week-end de novembre s’annonce avec une météo très estivale, l’application de mon iPhone indique dans un ton gris avec des petits nuages “shower” (comprennez pluie), pour une raison inconnue mon téléphone est en anglais. Bon, pas idéale pour faire des photos, au moins cela mettra à mal la transmission 4 roues motrices de la petie Yaris. En effet, lors de notre essai de la Pack Comfort, au beau milieu d’un été, je vous l’accorde, pas très ensoleillé, pas une goutte d’eau n’avait touché la belle japonaise et a aucun moment la transmission n’avait eu le moindre problème a faire passer la puissance au sol. Pas très drole.
Alors on s’élance, la boite verouille toujours bien, les pédales sont toujours un peu trop espacées, la position de conduite un peu trop haute et le retro interieure toujours en plein milieu du champs de vision. Bref, passons, ces détails, futils certes, mais ils comptent. Heuresement, tout cela peut-être modifié (à l’exception des sièges), assez facilement. Des petites différences qui créeront des gros changements.
Une simple voie d’insertion donne un aperçu des capacités du châssis.
La GR Yaris a cette capacité a vous faire réaliser qu’il s’agit d’une voiture spéciale à toutes les vitesses. Même en évolution urbaine, la balance des freins, l’embrayage, le couple et d’autres attributs rendent cette japonaise unique. Une simple voie d’insertion donne un aperçu des capacités du châssis. Malgrè un étagement assez court de la boite de vitesse, la GR Yaris se sent parfaitement à son aise à 130 km/h et même avec sa petite taille, ses grosses jantes et son poids léger la compacte reste très silencieuse et de longs trajets peuvent totalement être envisagés.
Même si la GR est à son aise sur autoroute et en ville c’est sur petite route qu’elle prospère. Alors nous l’emmenons sur ces petites routes de la Vallée de Chevreuse, très appréciées des automobilistes et motards. La GR change complètement, son châssis et sa motricité sont mis a rude épreuve mais même lorsque la chaussée est mouillée, toute la puissance passe au sol. Les changements de cap sont immédiats bien aidés par un poids de 1 280 kg. L’ajout du Torsen sur la version Track ne se fait pas sentir instantanément, pour autant, le monte pneumatique Michelin (spécifique à cette version Track) quant à elle rend la voiture plus progressive et encore plus saine. Le petit 3 cylindres de 261 chevaux et 360 Nm permet à la nippone de s’extraire des virages avec une force inouïe pour un gabarit si petit.
Toyota a ravivé notre flamme.
Mais le virage me saute aux yeux, il faut alors placer la compacte et jouer du transfert des charges, tout en rétrogradant pour être sûr d’être dans la fenêtre du turbo en sortie. Cela s’apprend sur la Yaris, la connaître est un art et son pilotage requiert un minimum de connaissances théoriques. De plus, au rétrogradage la boite peut paraitre, parfois, un peu hésitante, il faut alors bien décomposer le mouvement, tout en pensant au talon-pointe et à la manière dont les masses vont se comporter. Ici, vous êtes maître de la voiture et la façon dont elle évolue sur la route est entièrement le résultat de vos actions.
Le chassis donne confiance et emmener cette Yaris sur la route est un plaisir immense. En outre le moteur explosif couplé à la boite de vitesse avec un feeling très mécanique, les dimensions permettent de s’amuser sur petite route. En effet, les 3,99 m en longueur et 1,80 m en largeur permettent de ne pas se sentir maladroit sur petite route et avoir une montée de stress lorsqu’une voiture arrive en fâce. On doit malheuresement laisser derrière nous la Vallée de Chevreuse et ses routes en laçet pour faire cap au nord, vers Paris. Sur le retour on s’essaye au mode iMT permettant le double-debrayage automatique. C’est très réussi sauf lors de la 3 à la 2 ou le système ne réagit pas assez vite. Pour autant, les oreilles se régalent du son du moteur amplifié par les haut-parleurs, c’est très plaisant. Alors que le bruit exterieur, quant à lui, n’est pas caractéristique et seul un souffle se fait entendre.
En définitive, cette Yaris est une petite voiture fantastique répondant a un précepte d’antant. Petite compacte avec un moteur explosif et une boite manuelle au feeling très mécanique. A ce cocktail déjà très sympathique, un châssis extrêmement bien calibré et réglé, avec une suspension dur mais pas inconfortable. Pour nous, la GR Yaris et peut-être la meilleure voiture sportive à utiliser tous les jours mais aussi à utiliser lors de road trips par exemple !
Notes, mentions et conclusion :
Score : 81/100
Extérieur – 17/20
Intérieur – 14/20
Moteur – 17/20
Dynamisme & Sensations – 18/20
Confort & Praticité – 15/20
La GR Yaris est une sourdouée. A l’aise dans toutes les conditions, elle nous enchante par ses capacités et sa rigueur d’utilisation, mais c’est avant tout une voiture terriblement attachante. La GR Yaris est la porte d’entrée vers l’automobile d’excellence. Ainsi, cette nouvelle Toyota ravive notre flamme avec les compactes sportives.
Un grand merci à Toyota France, en particulier à Pauline !