En dehors des conventions.
Depuis désormais une décennie les constructeurs de voitures de sport se mettent à tâche de réduire leurs émissions, Ferrari a greffé des turbos à sa berlinette V8, Porsche a suivi en instaurant le turbo pour 911 sa gamme ainsi que Cayenne/Panamera GTS, Aston Martin a aussi perdu quelques litres de cylindré et gagné deux turbos, Mercedes a abandonné son fameux 6,2 litres V8 atmosphérique pour un 4 litres aidé, encore une fois, par des turbos. La recette semble simple : moins de cylindrée, des turbos, des boites autos intelligentes, des échappements plus fermés. Résultat : encore plus de performances, moins de consommation, moins de rejets de CO2 mais aussi moins de plaisir. Et puis, il y a l’approche de Shelby, c’est-à-dire, un V8 atmosphérique avec 5,2 litres de cylindrée, une boîte manuelle, avec un régime maximum perché à 8250tr/min. Oui, la Shelby GT350 c’est un peu la survivante, réticente aux changements, pour notre bonheur et celui de nos oreilles.
Extérieur : Subtils mais indispensable
La travail sur l’extérieur est classique, le cheval du logo Mustang laisse place au cobra de chez Shelby qui se déplace du côté gauche pour laisser cette calandre embrasser l’air. Un capot plus sculpté, des arrêtes plus prononcées, des jantes spécifiques et deux sorties d’échappement de chaque côté de la poupe. La transformation est classique mais marche à merveille, la GT350 est agressive et indéniablement belle.
Intérieur : Ici n’est pas le plus important
La Shelby reprend la plupart des éléments intérieur d’une Mustang, on notera des sièges baquets magnifiques, de l’alcantara ici et là, une boite de vitesse manuelle au débattement très court et une plaque au niveau du passager avec le numéro de châssis. Les places arrières ne sont pas ridicules et permettent d’accueillir sur des petits trajets des adultes sans trop grosse difficulté.
Conduite : le moment magique
Le démarrage se fait dans un vacarme assourdissant, le son du V8 de la GT350 est singulier et rien qu’au ralenti, il se différencie de la production actuelle. La mise en mouvement du coupé américain est facile malgré des commandes dures. Les premières accélération dressent le tableau, la GT350 est brutale, les montées en régime sont vives et le bruit emplit tout l’espace et surtout celui de la cabine. Ouvrir les fenêtres est inutile, le cockpit agit comme caisse de résonance. Notre accompagnateur ne manque pas d’éloge à son égard, prônant que la Shelby est la mise à jour parfaite de la Mustang, gommant tous les défauts que les puristes lui reprochait. De surcroît, la voiture se révèle, selon lui, légère, bondissant de corde et corde avec aucune inertie, les barres anti-roulis gardant la voiture à plat. Résultat la GT350 roule dans les temps d’une 911 GT3, la référence de la catégorie. Il est vrai que cette Shelby est un objet de désire immense pour tout amoureux d’automobile. Vous l’avez compris ce premier essai nous met l’eau à la bouche.
Shelby GT350 et Europe : l’impossible histoire d’amour
Pourtant c’est sûrement la seule que l’on verra en France. Les GT350 sont très rares dans l’hexagone et en Europe. En effet, cet édifice automobile n’est pas importé en Europe dû aux normes en vigueur trop strictes pour ce genre de véhicule. Ford y a pourtant pensé, mais les changements afin mettre la Shelby aux normes européennes pour le simple marché européens n’auraient pas été économiquement rentable et la firme américaine n’aurait dégagée aucun bénéfice, convergeant tout cela avec une très faible demande, la GT350 restera outre-atlantique. Vous pouvez toujours vous la procurer en France en passant par un importateur mais le prix tournera autour des 100 000 euros. Même à ce prix là, on peut parler d’affaire. Toute proportion gardée, aux Etats-Unis la Shelby GT350 est proposée au prix de 60 000$ soit environ 54 000€… Le prix d’une Volkswagen Passat finition Elégance avec son moteur 2.0 litres TDI et sa boite de vitesse à sept rapports ! Excitant non ?
Merci à MT Racing pour leur amabilité, leur gentillesse et leur simplicié